Émilie Record Accompagnement

#7. Ce n’est pas contre toi, c’est pour moi

Lettres à ma fille

Aujourd’hui c’est le yoyo émotionnel. Nous sommes lundi, la semaine ne fait que commencer… 

Parfois c’est fou comme la notion de flexibilité n’est pas de mise. 

C’est particulièrement vrai après une période de stress. C’est mon cas aujourd’hui. 

C’est particulièrement vrai en cas de fatigue. Nous sommes en janvier, c’est mon cas aussi.

C’est particulièrement vrai quand on tient à avancer sur un sujet important, en se mettant des objectifs élevés. C’est mon cas encore. 

En ce lundi je cumule !

Et pourtant, rien ne va se passer comme je le voudrais.  

Il est 9h02, l’école m’appelle : « il faudrait que vous veniez chercher votre fille, elle n’est pas bien du tout ». Ma tête s’emballe. Mon corps se raidit. Ma respiration s’écourte. Ma peau se crispe. Ma bouche s’assèche. Mes oreilles bourdonnent. Pourtant ça allait bien ce matin, et ce weekend aussi ??! que s’est-il passé en 30 minutes ?  

La colère monte, je la sens gronder en moi, dans mon estomac, comme un feu qui chauffe. 

MAIS NON – JE NE PEUX PAS, JE NE VEUX PAS !!! 

Je veux avancer sur mes objectifs, sur mon projet !!! 

Étonnant. Je pense tout à coup à mon rêve de cette nuit. Une sombre histoire de bâche en plastique vivante qui m’a coursée toute la nuit … pour m’étouffer ! seule solution pour en réchapper : s’enfermer dans la cave, dans le noir ! Extrêmement représentatif de mon ressenti de ce matin !

Oui j’aimerais bien à cet instant me cacher et pouvoir faire comme si je n’existais pas… 

Mais comment puis-je être sans cœur ? Et bien, c’est simple : 

1. Je sais que tu as une gêne à l’école en ce moment – nous en parlons et nous sommes en train d’essayer de la résoudre, 

2. Je sais que nous avons passé un bon weekend, avec beaucoup de repos car tu es fatiguée, et tout allait très bien,

3. Et je sais que tu ne veux pas aller à l’école car tu me l’as dit 2 fois entre hier soir et ce matin même…. 

Tu somatises, c’est certain. Je suis donc dubitative sur ton état. 

Mais revenons à ma colère : qu’est ce qui l’a déclenchée ? L’appel de l’école bien sûr ! 

Que me dit-elle ? que mes besoins ne sont pas respectés, que les limites sont dépassées, que quelque chose va devoir changer, que je dois prendre soin de moi bien sûr. Une nouvelle journée pour moi de perdue … 

Ce n’est pas contre toi, mais c’est pour moi.

J’énonce donc clairement les règles du jeu de retour à la maison. Tu t’allonges et tu te reposes. Je prendrais soin de toi si tu es malade ; mais je dois travailler aujourd’hui, c’est donc ça ma priorité. Tu m’as entendue ; tu m’as respectée. Sans contestation, sans énervement. 

Nous apprenons ensemble à définir un nouvel équilibre

Il y a un temps pour partager ensemble et il y a un temps pour maman. 

J’apprends à poser mes limites ; tu apprends à les respecter. 

Je te montre comment poser les limites, tu sauras le faire quand tu en auras besoin toi aussi. 

Je reprends mon souffle pour mieux revenir ; tu apprends à passer du temps avec toi-même, à être dans ton imaginaire, à t’inventer des jeux et des histoires. 

Voilà, ce n’est pas nécessaire de culpabiliser !

Alors c’est clair, la prochaine fois, je n’attendrais pas d’être totalement envahie par l’émotion de colère pour agir et je ne me laisserai pas dépasser par la culpabilité. 

Je fais de mon mieux. 

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